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Page:Lacasse - Trois contes sauvages, 1882.djvu/4

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vivre comme ils ont toujours vécu — de la viande des bêtes des bois.

L’automne arrive avec ses frimas et ses neiges ; la chasse des animaux à fourrure réussit à merveille — tout fait présager un heureux hiver. On célèbre pieusement et joyeusement la fête de Noël — le sauvage au milieu de ses bois ne l’oublie jamais. L’étoile du firmament, marque minuit. Chacun tombe à genoux ; le beau cantique : « Nikamotuatao Jeshos ka iliniout — chantons Jésus qui vient de naître, » sort de toutes les poitrines. Les montagnes se le répètent l’une à l’autre, et la nature, qui paraissait ensevelie sous son manteau de neige, semble renaître tout à coup à ce moment solennel.

Février apparaît, et avec cette lune arrivent les craintes. Le porc-épic est devenu