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Pauvres petits enfants ! qu’allez-vous devenir ! Lecteurs ! entendez-vous leurs cris ? « Maman ! Maman ! aie… aie… Maman !  » Tantôt leurs petites mains s’agitent machinalement devant leur figure pour repousser l’ennemi, tantôt leurs petits bras entourent le cou de leur mère, ils pressent leur poitrine contre la sienne, ils voudraient s’y cacher « Maman ! Maman : défends-nous  » crièrent-ils d’une voix déchirante.

L’ourse pose une de ses pattes sur l’épaule de l’enfant, puis recule tout-à-coup de quelques pas. L’odeur cadavérique l’a repoussée. L’on sait jusqu’à quel point les animaux sauvages ont horreur des cadavres. Elle ne s’avoue pourtant pas vaincue. Elle recommence de nouveau l’attaque, mais cette fois-ci de côté.