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Page:Lacasse - Une mine de souvenirs, 1920.djvu/144

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L’état de leurs forces physiques n’est plus le même : leur sang n’est plus aussi pur. Plusieurs sont victimes de la tuberculose et de la scrofule. Les sauvages ne vivent pas vieux. On n’a pas besoin de tous les doigts de la main pour compter les vieillards. À l’aide de ces renseignements, il sera plus facile à mes lecteurs de suivre mon récit.

J’arrivai à la bourgade sauvage de Bethsiamits en juin 1873. Je fus surpris d’y trouver une assez belle église dont l’intérieur bariolé de rouge était la gloire des sauvages. Je pus dire la messe à laquelle assistèrent tous les hommes, femmes et enfants de la tribu. Cet acte de foi était d’autant plus édifiant qu’ils avaient déjà entendu une messe à six heures du matin, célébrée par le Père Babel, et que c’était un jour de semaine.

J’appris qu’ils étaient tous revenus de leur chasse d’hiver. Les veuves et les vieillards avaient passé l’hiver à l’ombre de leur clocher paroissial. Le même soir de ce beau jour pour moi, je les vis tous revenir à l’exercice du soir.

Pendant la journée, les chasseurs allèrent échanger leurs pelleteries pour se procurer de la nourriture, des habits et du tabac.

Le prêtre, pendant tout le temps que les sauvages sont à la mer, exerce son mi-

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