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Page:Lacasse - Une mine de souvenirs, 1920.djvu/159

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vaillent bien que quand ils travaillent pour les autres.

« Mais quand vous promettez un chemin, » disait-il, « il faut qu’il soit fait. Le retard dans la construction des routes est la grande cause de l’impopularité de la colonisation. Ayez pour devise : Des chemins ! Des chemins !

« Pour moi, » ajoutait-il, « je vais continuer le Chemin Chapleau jusqu’à la Lièvre ; là, nous rencontrerons ceux qui viennent de la Gatineau et tout le Nord sera à nous. Si nous avions des chemins carrossables et des ponts sur nos marais, ruisseaux et rivières, nous établirions quatre à cinq paroisses par année. »

Voilà ce que me disait ce grand apôtre de la colonisation, dont le succès fut l’ouverture des chemins. Par le moyen des chemins, il a même placé des colons sur des terres impropres à la culture.

Quelques jours plus tard, je voyais partir huit jeunes héros pour aller s’établir sur les bords de la rivière Attikuapé, du Lac Saint-Jean. Ils avaient à traverser une forêt de 6 milles. Ils avaient chacun 100 livres de provisions sur les épaules, une tente, des chaudières, des haches, une poêle, une marmite, etc., etc. Ils s’enfoncèrent dans les marécages jusqu’à la ceinture, traversèrent deux ruisseaux de deux pieds d’eau, passèrent à travers un abatis d’un

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