Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/103

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Le carquois à l’épaule, au combat il m’appelle.
A mon tour, je revêts les armes du héros :
Cuirasse et bouclier, flèches et javelots.
Nouvel Achille au pied rapide,
Je m’avance au combat, je m’avance intrépide,
Affrontant les fureurs d’Éros.
Ses traits pleuvent dans l’air ; prudent, je les évite.
Son carquois épuisé, le dieu frémit, s’irrite,
Puis lui-même il se précipite
Comme une flèche aiguë et m’entre au fond du cœur ;
Et je sens aussitôt se briser ma vigueur.
Et maintenant pourquoi garder cette cuirasse
Impuissante à nous protéger ?
A quoi bon, mes amis, s’abriter du danger
Quand le vainqueur est dans la place ?


XV

LES BONHEURS DE SA VIE


 
Du roi Gygès que me fait l’opulence ?
Je n’ai point le désir de l’or.
Quand aux tyrans, qu’ils gardent leur puissance !
Je la voudrais bien moins encor.
Parfumer d’huile et de senteurs divines
Ma barbe lisse et mes cheveux,