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J’aime un vieillard à qui le frais plaisir sourit,
J’aime un vieillard qui prend la gaîté pour ceinture ;
Lorsque danse un vieillard, vieux par la chevelure,
Il reste jeune par l’esprit.


XLIX

LE RETOUR DE LYÆUS


 
Le Dieu beau, cher à la jeunesse,
Le riant Lyæus, le père de l’ivresse
Et des Grâces, l’ami de la danse et des jeux,
Le compagnon d’Éros, l’amant de Cythérée,
Revient du haut de l’Empyrée
Visiter nos coteaux heureux.
Il apporte aux mortels, dans la grappe endormie,
Une belle liqueur des chagrins ennemie.
Dans les grains verts emprisonné,
Le doux philtre au sarment reste encore enchaîné ;
Mais vienne l’automne, et des treilles
Tomberont les grappes vermeilles.
Adieu les maux alors, et les soucis cuisants !
De joie et de santé les coupes seront pleines :
Nous y boirons l’oubli des ans
Jusqu’aux jours attendus des vendanges prochaines.