Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/232

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Derrière et devant eux, brûlez ! faites le vide !
Enfermons ces bandits dans un désert sans fin !
La flamme et la famine à cette horde avide !
Que tous, hommes, chevaux, que tous crèvent de faim !

Ils sont venus, eh bien ! qu’ils restent ! Terre altière,
France, ouvre-toi sous eux et te referme après !
Qu’il n’en sorte pas un vivant de ta frontière !
Notre vieux sol gaulois avait besoin d’engrais.

Écoutez ces sanglots des enfants et des veuves,
Ces cris de nos soldats en leur fleur moissonnés...
Pour tout ce sang, du sang ! Que l’onde de nos fleuves
Roule en monceaux les Huns dans leurs flots profanés !

Dix contre un, ils s’en vont dévastant nos campagnes ;
La bombe incendiaire éventre la maison ;
Des plaines aux cités, des hameaux aux montagnes,
Leur sinistre passage empourpre l’horizon.

Sus aux envahisseurs ! Sus aux hommes de proie !
La guerre des buissons ! la guerre des taillis !
Traquons-les ! plongeons-nous dans l’implacable joie
De tuer pour sauver ou venger son pays !

Jeunes et vieux, debout pour la lutte des braves !
Femmes, les Huns verront que vos seins, que vos flancs
N’ont point porté, n’ont point allaité des esclaves !
Loups de la Gaule, à vous leurs cadavres sanglants !