Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/234

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Entre l’ombre et le jour, entre l’homme et la bête,
La lutte est sans merci, la mort doit la finir !
Latins, accourrez tous à l’héroïque fête !
En sauvant le présent vous saurez l’avenir !


                        * * *


Mais qu’ils viennent ou non, France chevaleresque,
Fais ton devoir ! combats pour tous ! et haut les cœurs !
Châtie en la domptant l’arrogance tudesque !
Que le sol des vaincus dévore les vainqueurs !

Berceau de Jeanne d’Arc, valeureuse Lorraine,
Alsace, Laon, Strasbourg, en décombre changés,
Pays qui n’êtes plus qu’une fumante arène,
La France se relève et vous serez vengés !

Après vingt ans, la France, asservie et flétrie,
A reconquis son âme avec sa liberté !
Elle s’apprête au grand combat de la patrie :
Elle y retrouvera la gloire et sa fierté !

De Valmy, d’Iéna, de cent autres batailles,
Vous les héros, grands morts à vaincre accoutumés,
Que votre âme guerrière au jour des représailles,
Que votre âme revive en nos cœurs enflammés !