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Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/256

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IV

C’était un fils de nos savanes,
Une âme dont la loyauté
De nos cieux clairs et diaphanes
Reflétait la limpidité.

Il naquit dans mon île heureuse,
Aux pics neigeux, aux verts palmiers ;
Une même vallée ombreuse
Abrita nos songes premiers.

Il rêvait bataille et victoire,
Au temps de sa verte primeur ;
Les fiers récits de notre histoire
Charmaient sa belliqueuse humeur.

Un beau fait de chevalerie
Mettait l’éclair en son regard ;
Les preux hantaient sa rêverie,
Et son héros était Bayard.

Dans l’enfant l’homme se révèle,
Le fruit s’annonce dès la fleur :
Il fut dans une ère nouvelle
Un servant de l’antique honneur.