Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/14

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écoulées leurs premières et peut-être leurs plus heureuses années.

Dans ce travail de remaniement, on a rétabli à leur place et à leur date de composition certaines pièces qui, par leur rapprochement, s’éclairent, se déduisent et se complètent ; elles révèlent parfois chez l’auteur, à côté des inexpériences de l’extrême jeunesse, l’intuition précoce, la sensibilité vraie, l’intensité vécue de l’émotion ; à ce moment de naïve et vive inspiration, la poésie chez lui devançait l’art, le poète devançait l’artiste : en se relisant à distance, il ne lui déplaît pas de le constater.

Quelques mots encore. L’ambition de l’auteur eût été de faire de ce volume des Poèmes et Paysages le livre de ses compatriotes des deux îles sœurs. C’est à leur initiative — il lui sera toujours doux de s’en souvenir — qu’il doit la réalisation de l’un de ses vœux le plus intimes et le plus chers : offrir à son pays, comme en un testament poétique, avec le témoignage de son admiration pour une nature incomparablement belle, l’expression de sa filiale gratitude pour la terre où il est né.


A. L.