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LXIII

LES SOLEILS DE MAI


 
D’un souffle virginal le plus aimé des mois
Emplit l’air ; le lilas aux troncs moussus des bois
         Suspend sa grappe parfumée ;
Les oiseaux sont joyeux et chantent le soleil ;
Tout sourit ; du printemps, tout fête le réveil :
         Toi seule es triste, ô bien-aimée !

« Pourquoi ces yeux rêveurs et ce regard penché ?
De quel secret ennui ton cœur est-il touché ?
         Qu’as-tu ma grande et pâle Amie,
Qu’as-tu ? Vois ce beau ciel sourire et resplendir !
Oh ! souris-moi ! Je sens mon cœur s’épanouir
         Avec la terre épanouie.

« Sur le cours bleu des eaux, au flanc noir de la tour,
Regarde ! l’hirondelle est déjà de retour.
         Ailes et feuilles sont décloses.