Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/184

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Ce fut M. Canler, — qu’on trouve toujours dans toutes les belles arrestations de ce temps, — qui se rendit sur le théâtre du crime.

Le prologue de toutes les recherches, c’est le signalement des coupables. Un fruitier, principal locataire de la maison, et le garçon de caisse, légèrement blessé, le donnèrent exactement.

On apprit que Mahossier avait payé d’avance le terme du logement loué rue Montorgueil. Il y avait apporté, en compagnie de son complice, comme on le sait déjà, un long panier d’osier qu’on trouva. Cette manne était par prévision destinée à cacher le corps de la victime après l’assassinat.

Mahossier avait fait un billet à ordre échéant le 31 décembre. Quand le garçon de recette se présenta rue Montorgueil, le concierge lui enseigna le domicile de Mahossier, qui avait pris soin d’écrire son nom à la craie sur sa porte.

Dans sa visite au local, M. Canler fit enlever le panneau sur lequel était écrit Mahossier. L’assassin n’avait pas eu le temps d’effacer ce nom dans sa fuite.

Quel pouvait être ce Mahossier ?

M. Canler se transporta instinctivement, pour commencer son enquête, chez un des logeurs les plus mal famés du faubourg du Temple. Il s’y fit représenter son livre de police.Le nom de Mahossier frappa presque aussitôt sa vue. Après ce nom, se trouvait celui de Fizelier. Tous deux étaient portés sortis à la même date, le lendemain de l’assassinat. Neuf jours s’étaient écoulés depuis cette