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L’Atlantide

rènes, et elle avait le pressentiment d’un malheur.

Chaque nuit, maintenant, les sirènes venaient prendre leurs ébats tout près du palais royal et leur chant, toujours le même, s’élevait, jetant la terreur dans le cœur de la douce reine Anémone.

— Prenez garde ! Prenez garde !

— Votre Majesté me permet-elle de punir les sirènes ? demanda, un soir, un des conseillers de la Reine.

— Non ! Non ! répondit la reine, en frissonnant. Peut-être aurais-je mieux fait de ne pas les chasser. Je l’avoue, j’ai peur, peur, peur !

En effet, il eût mieux valu, pour les fées, entretenir des relations amicales avec les sirènes, qui, elles, plongent jusqu’au fond de l’océan et voient ce qui s’y passe. Il y a des volcans au fond de la mer… et, depuis assez longtemps déjà, ces volcans étaient en ébullition. Certain jour, ils