sagréable odeur. Lorsque j’étais toute petite, j’avais peur de la bardane, car j’étais sous l’impression que chacune de ses feuilles abritait un ou plusieurs crapauds ; d’où le nom de « feuilles à crapaud » que nous lui donnions. Même aujourd’hui, je ne toucherais pas volontiers à une feuille de bardane, tant il est vrai que nos impressions de jeunesse s’effacent difficilement. La bardane a vite fait d’étouffer les moissons ou les fleurs ; bref, cette broussaille est un véritable fléau.
Après le déjeuner, au moment de partir avec un de ses hommes, nommé Cyprien, Arras dit à Pierre, son autre employé :
— J’ai remarqué qu’il y avait de la bardane dans le champ d’avoine, Pierre ; si tu en as le temps aujourd’hui, fauche donc cette mauvaise herbe.
— C’est bien, M. Dublé, répondit Pierre ; mais, vous savez que j’ai beaucoup à faire et…