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Page:Lacerte - Aux douze coups de minuit suivi d'autres contes, 1932.djvu/61

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Lde Sort d’un Papillon

Oh ! qu’il faisait bon vivre ! Qu’elle était douce la liberté ! Papillon Blanc se sentait si heureux, si heureux, qu’il en oubliait l’avertissement de la chenille.

Pour essayer ses ailes, il partit, dans la direction d’une forêt et, quand il y arriva, le soleil était déjà haut à l’horizon. Papillon Blanc aperçut des arbres géants, de l’herbe verte et ployante, des fleurs en quantité. Il aperçut aussi grand nombre de papillons, blancs comme lui, puis d’autres, dont les ailes, six fois plus grandes que les siennes, étaient irisées de toutes les couleurs imaginables. Alors, comme pour lui souhaiter la bienvenue, tous ces papillons, grands et petits, vinrent au-devant de Papillon Blanc, puis ils l’entraînèrent vers un endroit découvert, où des milliers de fleurs entr’ouvraient leurs corolles.

Et tandis que les oiseaux gazouillaient