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Le Batteur de Bans

celle que vous nous annoncez là, Monsieur… Chose ?

— Oui ! Oui ! répondait le vieillard, en souriant et essayant d’empêcher ses dents de claquer sous le froid. Marche, Zéphir !

Si ces passants indifférents s’étaient doutés des souffrances physiques et morales du batteur de bans, pas un d’entre eux qui n’eût voulu lui donner des soins, et plus d’un l’eût remplacé volontiers dans sa lugubre ronde !

On était en janvier. Le temps était à la tempête. Des nuages blancs se détachaient sur le firmament sombre, et ces nuages semblaient très près du sol. Ceux qui prétendaient s’y connaître assuraient qu’il y aurait gros vent, neige et poudrerie avant la fin de la journée.

Avant de partir, ce matin-là, Roland avait fait promettre à son père de ne pas sortir ; il lui avait même dit que c’était fini pour toujours ce métier de batteur de bans, et que, quand même on essayerait