Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/103

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« Voyez-vous, Mlle Lecour, un certain jeune médecin avait pris l’habitude de se promener autour de la caverne ; ! c’est pourquoi j’ai jugé à propos de prendre des précautions. »

Éliane sentit son sang se glacer dans ses veines. C’était elle, elle qui avait exposé le Docteur Stone au péril, en sollicitant son aide… Oh ! si elle pouvait l’avertir !… Il vaudrait mieux, mille fois mieux qu’elle restât captive dans la caverne toute sa vie, plutôt que…

« Croyez-moi, Mlle Lecour, » reprit Castello, « votre ami le médecin ferait mieux de choisir un autre endroit pour se promener… S’il tombait entre les mains de Goliath et de Samson !… Ils l’assassineraient le jeune docteur, probablement… ou bien, ils le tiendraient prisonnier dans cette autre partie de la caverne et… vous savez ce que cela voudrait dire. »

— « Lâche ! Oh ! lâche ! » s’écria Éliane. « Si jamais je recouvre ma liberté, je vous livrerai à la justice, vous et vos complices ! »

— « Prenez garde, Mlle Éliane ! Prenez garde ! » menaça Castello. « Ce jeune médecin qui vous intéresse tant, qui sait s’il n’erre pas, égaré, mourant de faim et de soif, dans la partie inexplorée de la caverne, en ce moment !… Vous feriez mieux d’essayer de comprendre que vous êtes en mon pouvoir et que le Docteur Stone, s’il s’approche trop près de cette caverne… »

— « Lâche ! Lâche ! » répéta Éliane.

— « Cependant, je suis prêt à vous rendre votre liberté, à une condition… Si vous le voulez bien, Mlle Lecour, nous causerons ensemble après notre retour de Bowling Green… Voulez-vous être patiente jusque là ? Voulez-vous, aussi, pardonner à Lucia de vous avoir enfermée dans la bibliothèque, tout à l’heure ? »

— « Il le faut bien, » répondit Éliane, avec un sourire méprisant qui n’échappa pas à Castello.

— « Permettez-moi que je vous conduise à la salle à manger, alors, Mlle Éliane, » dit Castello, « et tâchez de ne pas nous tenir rancune. »