Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/117

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et Andréa pouvaient trouver un emploi pour elle, à Bowling Green, ou dans les environs, avec quelle joie elle l’accepterait !

Vous le pensez bien, Yves et Andréa résolurent, aussitôt, de faire venir Mme Duponth à Bowling Green. Ils avaient besoin d’une ménagère et pourraient-ils demander mieux que cette bonne Mme Duponth ?… On lui remettrait toute la responsabilité ; c’est elle qui commanderait au personnel de la villa Andréa. Quelle joie de pouvoir lui rendre un peu ce qu’elle avait fait pour eux, jadis !  !

Un chèque fut envoyé à la veuve du passeur, chèque qui couvrirait — et de reste — ses frais de voyage de Macapa, Brésil, à Bowling Green, Kentucky, puis on attendit son arrivée avec impatience.

Ce fut un soir que Mme Duponth arriva à Bowling Green. Yves et Andréa ayant été avertis par dépêche, étaient à l’arrivée du train, pour la recevoir. Si la surprise de Mme Duponth fut grande en prenant place dans le somptueux auto appartenant à Yves et Andréa, elle n’en fit rien voir ; mais elle ne put retenir une exclamation d’étonnement et d’admiration en apercevant la villa Andréa… Elle avait bien supposé que ces deux hommes avaient eu le bonheur de réussir, mais, de là à les croire millionnaires et possesseurs d’un pareil château, il y avait loin ! Au moment où Mme Duponth descendait de l’automobile, un chien lévrier s’en vint, en gambadant, autour d’elle et lui présenter sa patte : c’était Tristan. Tristan n’avait pas oublié les bols de lait chaud dont il avait été régalé dans la maisonnette du passeur.

« Mais, c’est ce bon Tristan ! » s’écria Mme Duponth, en faisant une caresse au chien.

Un hennissement attira son attention ensuite et la veuve aperçut un cheval à la robe blonde, à la crinière noire, qui prenait ses ébats dans un enclos.

« Si je ne me trompe pas, » dit Mme Duponth, en désignant le cheval, « c’est Vol-au-Vent ! »