Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/139

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« Merci, Paul, » dit Éliane. « Dépose le cabaret sur cette table ; je ne suis pas prête à manger maintenant. »

— « Si vous voulez sonner quand vous désirerez votre café, Mlle Lecour, » dit Paul, « je vous l’apporterai tout brûlant. »

— « Oui, je sonnerai… M. Castello est-il dans la salle à manger ? »

— « Oui, mademoiselle… et Mlle Lucia lui tient compagnie. »

— « Ah !… Mlle Lucia est donc mieux, Paul ? »

— « Elle se dit mieux ; mais moi, je la trouve bien changée… Ainsi, aussitôt que vous sonnerez, Mlle Lecour, je vous apporterai le café », dit Paul, en quittant la bibliothèque.

Puisque Castello et Lucia étaient dans la salle à manger, Éliane n’avait pas à craindre de surprise, pour le moment. Elle écrivit donc au Docteur Stone, lui racontant comment elle s’y était prise pour assurer sa nourriture quotidienne. Elle lui annonça ensuite que Castello et son domestique Goliath — deux bandits herculéens — devaient partir dans deux jours pour environ deux mois et que ce départ la rendait toute joyeuse…

« Il est vrai » écrivait-elle « qu’il restera ici Lucia, que vous connaissez déjà : elle est la sœur de M. Castello — Il restera aussi Samson, un autre Hercule, et le cuisinier, un fier bandit, celui-là aussi. Puis deux petits marmitons, dont l’un (René) est fureteur et méchant ; l’autre (Paul) s’est attaché à moi, je m’en suis fait un ami… qui nous aidera au besoin.

Ainsi donc, prenons courage !… La perspective est plutôt encourageante et j’espère que nous pourrons quitter la caverne avant le retour de M. Castello… »

Éliane interrompit sa lettre brusquement, car elle entendit soudain les pas de Castello qui s’approchaient de la bibliothèque.