nel de la caverne savait qu’Éliane était la fiancée de Castello. La jeune fille s’était arrangée pour cela, elle avait, ainsi, une certaine autorité dans la caverne ; elle allait en profiter :
« Que fais-tu dans cette partie de la caverne ? » demanda-t-elle, sévèrement, à René.
— « Mais… je… » balbutia le marmiton.
— « Retourne à la cuisine immédiatement… immédiatement, tu m’entends ? »
— « Paul est bien ici, lui ! » répondit, effrontément, le marmiton.
— « Paul a reçu de M. Castello l’ordre de me servir, » dit Éliane. « Retourne à la cuisine ! Si je te vois encore dans cette partie de la caverne, je te fais enfermer par Samson. » — René avait une peur bleue de Samson. — Cette demi-liberté dont on jouissait depuis le départ de Castello était douce au cœur d’Éliane ; mais il était écrit qu’elle serait de courte durée, hélas ! .
Un matin, Éliane aperçut Samson qui se promenait dans la caverne. Qu’est-ce que cela voulait dire ?… N’avait-il pas reçu l’ordre de surveiller les alentours de la grotte ?… Que faisait-il ?… Il semblait être partout à la fois : dans le salon, près de la chambre de Lucia, à la porte de la bibliothèque, partout… Qu’y avait-il ?’… Éliane voulut le savoir, et quand Paul vint apporter son lunch, elle écrivit sur un bout de papier : « Que fait Samson dans la caverne ? » Et voici la réponse de Paul, qu’il écrivit… car on n’avait plus la liberté de causer depuis que Samson rôdait aux alentours :
« Il pleut dehors, » écrivit Paul. « C’est un véritable déluge, paraît-il ; jamais il n’a tant plu dans le Kentucky. Les rivières et les lacs débordent, les routes sont inondées et de véritables torrents descendent des montagnes. Un vrai déluge, quoi ! Samson ne peut se tenir dehors et c’est pourquoi il a élu domicile dans la caverne… Que Dieu nous en délivre bientôt ! »