Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/166

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cette bonne Mme Duponth se souvient bien de vous, et sa joie, à la pensée que vous allez venir demeurer avec nous à la villa Andréa, est bien grande, à elle aussi.
    Venez, Éliane ; nous vous attendons, cœurs et bras ouverts.
    Croyez à ma paternelle affection.
Y. Mirville.»

Des larmes coulèrent sur les joues d’Éliane en lisant cette affectueuse lettre… Qu’il était bon le Dieu qui avait mis ces deux braves cœurs sur sa route !


CHAPITRE XII

LA FEUILLE DE ROUTE


« Mademoiselle Éliane, » dit le Docteur Stone, un matin, huit jours plus tard, « je dois vous en avertir ; cette pauvre Lucia ne passera pas la journée. »

— « Vraiment ! » s’écria tristement Éliane.

— « La mort surprend toujours, je sais… Lucia ne verra pas se coucher le soleil, ce soir. »

— « Docteur Stone, » demanda la jeune fille, « Lucia est Italienne ; conséquemment, elle doit appartenir à la religion catholique ? »

— « Je le crois, » répondit le médecin. « J’ai pensé qu’il serait bon de l’interroger à ce sujet et faire venir le Curé au plus vite. »

— « Je vais m’en occuper, » dit Éliane. « Pauvre pauvre Lucia ! »

Éliane entra dans la chambre de Lucia et celle-ci sourit, en apercevant sa jeune infirmière.

« Comment vous sentez-vous, ce matin, Lucia ? » demanda Éliane.

« — Chère Éliane, » répondit Lucia, « je crois bien… non, je sais que je ne passerai pas toute cette journée en ce monde… Mais, je vous l’ai dit déjà, ça m’est égal de mourir… Il y a si longtemps que je souffre, voyez-vous ! »