CHAPITRE IV
MYSTÈRE
Il était dix heures moins vingt minutes. Yves Courcel allait partir pour son bureau. Sylvio Desroches n’était pas encore arrivé ; Yves téléphona à son domicile, mais il ne reçut pas de réponse. Sylvio avait-il oublié l’argent dont lui, Yves, était le dépositaire ? Il devait venir chercher cet argent ce matin, afin de le déposer à la banque pourtant. Peut-être Desroches était-il rendu à son bureau ; il allait l’appeler. Yves téléphona donc au bureau de son ami ; c’est le secrétaire de Sylvio qui lui répondit.
« M. Desroches est-il là ? » demanda Yves.
— « C’est M. Courcel qui parle ? » demanda le secrétaire. « Non, M. Courcel, M. Desroches n’est pas encore arrivé au bureau. »
— « Je viens de téléphoner chez lui ; mais je n’ai pu obtenir de réponse, » dit Yves au secrétaire. « Dites à M. Desroches que je l’ai appelé, dites-lui aussi de m’appeler aussitôt possible, n’est-ce pas ? »
— « Certainement, M. Courcel, je n’y manquerai pas, » répondit le secrétaire.
Il y avait surcroît d’ouvrage au bureau ce matin-là et Yves fut tellement occupé tout l’avant-midi qu’il en oublia le téléphone de Sylvio. Ce fut seulement quand midi sonna qu’il se rappela tout à coup qu’il n’avait pas eu d’appel de son ami.
« Germain » — le secrétaire de Sylvio se nommait ainsi — « a oublié de dire à Sylvio de m’appeler » pensa-t-il. « Je vais passer par le bureau ; j’en ai le temps avant déjeuner. »
Le secrétaire était seul dans le bureau privé de Sylvio quand Yves y entra ; il leva la tête et dit :
« M. Desroches n’est pas venu à son bureau ce matin. »