Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/209

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de bonne heure, on allait se coucher bientôt.

Tanguay vint déposer un baiser sur le front de sa fiancée.

« Ma bien-aimée ! » murmura-t-il. « O Éliane, combien je t’aime ! »

— « Moi aussi, je t’aime, Tanguay ! » répondit la jeune fille, avec un sourire ému.

Combien ils étaient heureux, tous deux ! Combien ils étaient heureux, tous, ce soir-là : Yves Courcel, Sylvio Desroches et Andréa, du bonheur de leurs enfants et de leur propre bonheur !… Et ce serait ainsi, toujours… Les jours, les semaines, les mois, les années s’enchaîneraient, et tous seraient heureux rien que de la joie de vivre… Ce jour avait été le plus beau de leur vie peut-être, et demain… Ah ! demain appartint à Dieu !…

Jouissez de votre bonheur, ce soir, Yves, Sylvio et Andréa… Cueillez les fleurs du pur amour, Éliane et Tanguay, en ce soir de ce beau jour… Car, souvent… que dis-je ? toujours… les jours se suivent mais ne se ressemblent pas.


CHAPITRE XX

DISPARUE


Le lendemain matin, Yves Courcel, Andréa, Sylvio Desroches et Tanguay étaient réunis dans la salle à manger ; ils attendaient Éliane pour se mettre à table. Mais, comme l’heure avançait sans qu’Éliane apparut, Yves proposa qu’on déjeunât.

« Éliane sera mécontente, si nous retardons le déjeuner pour l’attendre, » dit-il. « Elle ne saurait tarder à arriver, d’ailleurs, puisque nous devons partir à dix heures pour Cave City et qu’il est déjà neuf heures. »

Les quatre hommes se mirent à table. Inutile de dire que Tanguay n’aurait pu nommer ensuite les mets qu’il mangeait, car il avait les yeux fixés continuellement sur la porte, espérant, à chaque instant, y voir apparaître sa bien-aimée. Ce-