— « À la caverne ! » s’écria Paul. « Oh ! Messieurs, ne me demandez pas de retourner là ; j’ai… j’ai peur ! »
— « Écoute, Paul, » dit Tanguay, « il s’agit d’aller au secours de Mlle Courcel… Elle a été enlevée, la nuit dernière et… elle est à la caverne… Castello… »
— « Mlle Courcel enlevée ! Mlle Courcel à la caverne ! Oh ! partons ! Partons ! Je n’ai plus peur du tout et je retournerai à la caverne, quand j’y laisserais ma vie… Mlle Courcel, à la caverne ! »
— « Partons ! Partons sans retard alors ! Ma fille ! Ma chérie ! »
En moins de cinq minutes, la limousine de la villa Andréa contenant Yves Courcel, Andréa, Tanguay, Sylvio Desroches et Paul, se dirigeait vers la caverne. Paul était au volant. Mme Duponth aussi accompagnait les quatre hommes. La limousine, allant à quarante milles à l’heure, serait bientôt à proximité de la caverne.
« Docteur Desroches, » dit Paul, tout à coup, « que ferons-nous si le pont-levis n’est pas abaissé ?… Ce chien de Castello a dû prendre la précaution de relever le pont. »
— « Je n’avais pas pensé à cela, Paul, » dit Tanguay, en pâlissant. « Ne nous effrayons pas d’avance, cependant ; peut-être le pont sera-t-il en place… Espérons-le, mon Dieu ! »
— « Vous le savez, Docteur, » reprit Paul, « le pont relie les bords d’un terrible précipice, au fond duquel gronde un torrent, précipice de douze pieds de largeur… Comment ferons-nous si… »
— « Attendons, Paul, attendons d’être rendus au précipice pour le franchir !… Mlle Courcel est à la caverne, j’en suis sûr, et nous l’en délivrerons, quand nous devrions risquer cent fois notre vie pour ce faire. »
— « Vous l’avez dit, Docteur Desroches ! » s’écria Paul. « Mlle Courcel ! Un ange, s’il en fut jamais ici-bas ! »
Les prévisions de Paul se réalisèrent : hélas, le pont-levis avait été relevé !… Un cri de désappointement s’échappa des lèvres de Tanguay : comment franchir le précipice, comment ?… Ce pont levé, c’était la preuve presque certaine