Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/226

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guay, n’y a-t-il pas moyen de lui faire comprendre qu’elle est à la villa Andréa, en sûreté, parmi nous ? »

— « Éliane, chère enfant bien-aimée, » suppliait Andréa, « vous êtes à la villa, au milieu de ceux qui vous aiment et qui donneraient leur vie pour vous épargner un moment de peine ou d’angoisses !… Oh ! pauvre pauvre petite !  ! » et Andréa pleurait comme un enfant.

« Éliane chérie, » disait Sylvio Desroches, « il n’y a pas de Castello ici… il n’y a pas… »

— « C’est inutile, père, » dit Tanguay tristement : « Éliane est sourde à nos voix et à nos pleurs… Elle fait 102 de température, dans le moment… Éliane ! Éliane ! »

— « Que faire ! Que faire ! » s’écriait Yves Courcel.

En voyant Éliane délirer ainsi, il semblait à ces hommes qui l’adoraient, que rien ne pouvait être plus épouvantable ; cependant, quand, après huit jours de ces crises, la pauvre malade tomba dans une sorte de coma, leur douleur et leur angoisse devint terrible… Éliane allait mourir !… Éliane, leur bien-aimée !… Éliane, pour qui chacun de ces hommes aurait donné sa vie, sans hésiter un moment !…

« M. Courcel, » dit Tanguay, « faites venir un spécialiste, sans retard… Éliane se meurt… et je n’y puis rien ! » ajouta-t-il, avec un sanglot.

Un spécialiste fut mandé, en toute hâte et, quelques heures plus tard, il arriva à la villa Andréa.

Après s’être consulté avec Tanguay pendant quelques minutes, le spécialiste monta dans la chambre d’Éliane, d’où il sortit bientôt, le visage très grave. Un domestique le conduisit à la bibliothèque, où les quatre hommes l’attendaient avec une anxiété impossible à décrire.

« Docteur ! » crièrent-ils, lorsqu’ils aperçurent le spécialiste. « Dites-nous ! Dites-nous, vite !… »

— « Mes amis, » répondit le médecin, d’une voix émue, « si vous voulez la vérité… »

— « La vérité ! La vérité ! » s’écria Yves Courcel. « Ma fille ! »