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L’ANGE DE LA CAVERNE

— « Je ne sais… » murmura Andréa. « Mais… Alerte ! Alerte ! » s’interrompit-il.

Tristan s’était avancé sur le bord du rocher et il grondait. Soudain, il recula jusqu’à l’endroit où se tenaient les deux hommes ; il se mit à aboyer et à hurler, tout en donnant les signes de la plus grande terreur.

« La lampe électrique ! Vite ! » s’écria Andréa. Yves remit la lampe à Andréa et celui-ci pressa le ressort le faisant fonctionner. Une vive lumière inonda le rocher et les alentours.

« Des alligators ! » crièrent les deux hommes ensemble.

Oui, le rocher était entouré d’alligators !… Des alligators — une douzaine peut-être — s’apprêtaient à monter sur le rocher, entièrement submergé maintenant !  !

Les baguettes !… Impossible de s’en servir, hélas ! par cette nuit noire… On ne pouvait, à tâtons, présenter ces baguettes aux alligators n’est-ce pas ?… Malheureusement, la lampe électrique était automatique ; la lumière s’éteignait aussitôt qu’on cessait d’en presser le ressort.

« Grimpons dans l’arbre ! » s’écria Andréa. « Les alligators ne… »

À ce moment, un coup de vent emporta la peau de jaguar qui abritait les évadés. Un éclair sillonna l’espace et cet éclair fut accompagné d’un formidable coup de tonnerre. L’éclair n’avait duré que quelques instants, mais il avait suffi pour éclairer tous les environs.

Autour du rocher, des alligators, la gueule largement ouverte, s’apprêtaient à s’élancer sur leur proie. Dans l’arbre où Yves et Andréa eussent voulu grimper pour fuir les alligators, deux jaguars avaient élu domicile. Mais, ce domicile ils allaient l’abandonner, car, déjà ils s’élançaient, eux aussi, sur le rocher, afin de saisir, avant les alligators, si possible, la proie que l’éclair venait de leur révéler. Yves et Andréa se pressèrent la main… c’était fini !… La mort accourait vers eux de tous côtés : leur dernière heure avait sonné !  !