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L’ANGE DE LA CAVERNE

table et spacieux bungalow, que tenait, dans l’ordre le plus admirable, la vieille ménagère Hannah.

Sur une table, dans son étude, le docteur trouva un paquet de lettres arrivées par le courrier de l’après-midi. Il posa son doigt sur un timbre électrique et quand Hannah se présenta à la porte de son étude, il lui demanda :

« Ai-je eu des appels cet après-midi, Hannah ? »

— « Oui, M. le Docteur, » répondit la ménagère. « Vous trouverez les noms sur l’ardoise qui est suspendue au-dessus de votre pupitre. »

— « C’est bien, » dit le médecin. « Je dînerai de bonne heure » ajouta-t-il, « car je dois sortir ce soir. »

Il allait se mettre à examiner ses lettres quand sonna la clochette du téléphone.

« Hello ! » dit une voix que le docteur reconnut. « C’est vous Docteur Stone ? »

— « Oui, c’est moi… Comment allez-vous Mme Reeves-Harris ? »

— « Bien, merci, Docteur… N’oubliez pas que nous vous attendons ce soir… Mon fils Frank-Lewis ira vous chercher, en auto, à l’heure que vous désirerez. »

— « C’est trop de bonté, Mme Reeves-Harris ! » répondit le médecin ; « j’irai bien à pied, ou je ferai atteler Juno. »

— « Non, non ! » s’exclama Mme Reeves-Harris, à l’autre bout du fil. « Ce pauvre Juno doit avoir bien des milles dans les jambes, ce soir… Frank-Lewis ira vous chercher… Vers les neuf heures, je suppose ? »

— « Oui, vers les neuf heures, » répondit le docteur.

— « Au revoir donc, Docteur Stone !… Ma nièce est arrivée : vous savez que je l’attendais ? »

— « J’en suis heureux pour vous, Mme Reeves-Harris. Au revoir donc ; à tout-à-l’heure ! »

« Cette bonne Mme Reeves-Harris ! » se disait le docteur, tout en dînant. Elle avait été vraiment d’un grand secours au jeune médecin lors de son arrivée à Smith’s Grove. Mme Reeves-Harris se flattait de donner le ton dans la haute société, très-cosmopolite, de Smith’s Grove et comme elle s’était