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L’ANGE DE LA CAVERNE

— « Mon auto est à la porte, » dit l’inconnu. « Cette dame se meurt, je vous l’ai dit ; c’est pourquoi je suis venu vous chercher jusqu’ici… Seulement, avant de partir, je dois vous demander de jurer de ne jamais dévoiler la retraite dans laquelle cette dame agonise. »

— « Que signifie ?… demanda le Docteur Stone.

— « Cette dame se meurt, » répéta l’homme. « Si vous hésitez, vous arriverez trop tard… Allez-vous jurer ce que je vous demande… ou bien si je vais être obligé de vous bander les yeux et vous entraîner de force ? »

— « Vous n’en serez pas réduit à cette extrémité, car je vais vous suivre volontairement, » répondit le Docteur Stone, en haussant les épaules. « Je ne puis laisser mourir cette dame sans la secourir ; conséquemment, je jure… tout ce que vous voudrez. »

— « Partons, alors, M. le Docteur ! » dit l’homme, en se dirigeant vers la porte de sortie.

Mais, juste au moment où le docteur allait quitter la maison de Mme Reeves-Harris, à son tour, celle-ci arriva sur la scène.

« Je vous croyais avec Daphné, » dit-elle au docteur.

— « J’ai laissé Mlle Daphné au jardin, Mme Reeves-Harris, » répondit-il.

— « Vraiment ! » s’écria Mme Reeves-Harris.

— « Vous voudrez bien lui faire mes excuses à Mlle Daphné ; je suis appelé auprès d’une personne malade et… »

— « Vous partez ! » s’exclama Mme Reeves-Harris. « Que c’est… »

« Le devoir avant tout, chère madame, » dit le docteur, s’inclinant en souriant.

— « Vous nous reviendrez ? » demanda l’hôtesse.

— « Oui, certainement ; je reviendrai aussitôt que je le pourrai… Au revoir donc, Mme Reeves-Harris ! »

Une auto attendait le Docteur Stone à la porte de la résidence de Mme Reeves-Harris et l’homme que nous avons vu dans la bibliothèque était déjà au volant quand le docteur y prit place… On partit…