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L’ANGE DE LA CAVERNE

« Souffrez-vous ? » demanda le Docteur Stone à la malade.

— « Non, Docteur, » répondit-elle. « Je m’en irai sans souffrance, je l’espère… à cause de ma fille… Éliane ! » appela-t-elle.

La jeune fille agenouillée se leva aussitôt et s’approcha de sa mère :

« Mère chérie ! » murmura-t-elle. Puis, joignant les mains et s’adressant au docteur, elle s’écria :

« Oh ! sauvez-la, Docteur !… Sauvez-la ma mère chérie ! »

Le docteur Stone ne répondit pas… Les yeux démesurément ouverts, il regardait Éliane… Cette jeune fille… Mais… C’était l’apparition de Green Valley, l’ange entrevu quelques instants seulement… Celle qui avait si mystérieusement disparu… Elle ! Elle ici !… Que faisait, dans ce repaire, cette exquise jeune fille ?…


CHAPITRE XIV

SUR LES BORDS DU RIO OYAPOK


Nous avons laissé Yves Mirville et Andréa debout sur un rocher submergé, en plein marécage et entourés d’alligators, au moment où deux jaguars allaient s’élancer sur ce rocher. La mort accourait vers eux de tous côtés ; ils se sentirent perdus.

Mais ils n’allaient pas être avalés ou dévorés, sans faire un suprême effort pour se défendre ou se sauver. Ces deux ; hommes qui avaient surmonté tant de difficultés, qui avaient affronté tant de dangers jusqu’ici, n’allaient pas abandonner la partie, juste à la veille d’atteindre les frontières de la Guyane Française.

« Les gaules ! Les gaules ! » s’écria Andréa.

Sans savoir ce qu’Andréa avait projeté, Yves arracha une des gaules qui avaient servi d’appui à la peau de jaguar, tandis qu’Andréa s’empara de l’autre.

« Sautons ! » dit Andréa. « Viens, Tristan ! »

Les deux hommes plantèrent l’une des extrémités de leurs gaules en terre, du côté opposé de l’arbre gigantesque