Page:Lacerte - L'ange de la caverne, 1922.djvu/92

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— « Voilà tout, dites-vous ! Mais, c’est beaucoup, ce me semble ! Combien j’aimerais à vous entendre ! »

Instinctivement, Éliane jeta les yeux sur ses vêtements de deuil, ce que voyant, Castello reprit :

« Croyez-le, Mlle  Lecour, votre mère eut désiré que vous ne négligiez pas ce talent musical, puisque vous en êtes douée. Rendons-nous au salon, voulez-vous ? Il y a là un instrument qui est bon, je crois. »

— « Comme vous voudrez, » répondit Éliane.

— « Vous vous rappelez du salon, n’est-ce pas Mlle  Lecour ? » dit Castello. « C’est là que vous m’êtes, par deux fois, apparue. »

Castello offrit son bras à Éliane qui, toujours accompagnée de Lucia, pénétra dans le salon.

Tout d’abord, le salon parut un peu sombre, contrastant avec la salle à manger, si vivement éclairée, parceque seuls, les poêles électriques étaient allumée ; mais bientôt la pièce fut inondée de flots lumineux.

On se souvient de ce salon, où, comme l’avait dit Castello, Éliane lui était apparue deux fois, au sommet du rocher formant un mur incomplet entre les deux parties de la caverne : celle qui était habitée et celle qui ne l’était pas ?

Tout à coup, Éliane porta la main à son cœur et une exclamation de surprise s’échappa de ses lèvres… C’est que, au sommet du rocher où elle était apparue à Castello deux fois, était un ange, les ailes étendues… Un ange en marbre blanc… un ange grand comme Éliane, dont les traits avaient beaucoup de ressemblance avec ceux de la jeune fille.

« Oh ! » s’écria Éliane, les yeux fixés sur la statue.

« C’est l’Ange de la Caverne, Mlle  Lecour, » dit Castello, d’une voix tremblante. « Qu’en pensez-vous ? »

— « Mais… » murmura Éliane, ne sachant vraiment que répondre.

— « C’est ainsi que vous m’êtes apparue, par deux fois, au sommet de ce mur, » murmura, à son tour, Castello. « Voyez les mains de l’Ange cramponnées aux portières… Oui, c’est