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LA VIlC CANADIENNE

Aiiant réussi à faire un succès du « Roman Canadien’ qui depuis à peine deux ans, révèle au public une littérature nationale insoupçonnée jusqu’à ce jour, nous sommes heureux d’annoncer nu nombreux lecteurs du « Roman Canadien’ que désormais, tous les mois nous publierons un supplément détachable destiné à compléter notre oeuvre de diffusion de la littérature canadienne et rendre hommage à vos romanciers.

Si noire littérature ne nous plaît point donnons un coup d’épaule, encourageons-la, et comme la pierre que Von polit elle deviendra le miroir que nous désirons. N’oublions pas que nos auteurs ont toujours travaille jusqu’ici pour la gloire et bien souvent sans aucun crédit pour leurs efforts. - Il serait si lipide île chercher des I ictor Hugo parmi eux, mais n’oublions pas que la France en eut qu’un seul. De plus la comparaison serait déplacée, nous n’avons que faire de singer les oeuvres de pays plus vieux que nous où vous y contracterions un poison qui nous serait fatal. . . .prenons garde d’écrire des romans qui vous donnent l’envie d aller au’vimetière et d’y cour lier en attendant notre mort.

Nous sommes un peuple jeune, soyons nous-mi me. « La Vie Canadien est fondés dans le but de mettre, plus de vie dans la famille littéraire Canadienne. . .nous demandons que Von vous y aide de toute façon ; donnez-nous vos conseils, pariez de vous, intéressez-vous à nos efforts, n’ayez pas honte de roter rare, ne donnez pas cinq sous dans Vespoir d’en avoir dix en retour, enf t soyez sincère envers vous-même.

Ici nous nous proposons de parle, de Ht fératnre et des auteurs, nous essaierons de les faire connaître, d ? les faire aimer afin qu’or leur donne l’encouragement qu’iis méritent. Four conserver la tradition, « La Vie 6V nadininr" aura un feuilleton de vos meilleurs auteurs, et ce mois-ci Jean Féron présents avec foute sa verve coutumiere. « La Vierge d’ivoire », et nous espérons que l’on daignera lui faire l’honneur de le lire. LA VIE CANADIENNE

LA VIERGE D’IVOIRE

(Suite de la page 97)

Le jeune homme poursuivit son chemin, lentement toujours, tout en examinant avec curiosité l’objet qu’il venait de trouver et qu’il conservait dans le creux de sa main. C’était un petit bout d’ivoire long de trois pouces environ et ayant à peu près un quart de pouce de diamètre. Ce petit bout (l’ivoire était finement ciselé, et la ciselure représentait la Vierge Marie debout sur un globe, ses pieds écrasant un serpent, ses main*) croisées sur sa poitrine, les yeux levés au ciel et un sourire d’extase sur’ses lèvres. C’était une statuette d’ivoire.

A l’instant où le jeune homme mettait les pieds sur la rue Saint-Jacques, il glissa la statuette dans l’une de ses poches. Puis il traversa la chaussée vis-à-vis de la Banque de Montréal et prit la direction de l’Ouest. Comme il passait devant l’Hôtel des Postes, il entendit une voix l’interpeller

— Hé ! Philippe, où vas-tu ainsi ? lit» jeune homme s’arrêta bru soutirer t, tourna la tête et vit à trois pas un garçon bien mis qui lui souriait.

— AhîFemand. . .Comment va«-tu ?

— Bien, merci. Mais toi-mëme ? * . . Tu ne m’as pas l’air tout à fait heureux ! N’as-tu pas trouvé un emploi ? • .. .N’oubliez pas d’acheter le mois prochain, « La Besace d’Amour », par Jeun Féron, et vous ne le regretterez point.