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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/41

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la gardienne du phare

CHAPITRE XV

À bord du bateau de ravitaillement

À trois heures précises, le bateau de ravitaillement quitta le port de B. pour ses différentes destinations. Il y avait à bord, à part le Commandant et l’équipage, les gardiens des différents phares que le bateau allait ravitailler. Les gardiens des phares étaient traités comme s’ils eussent été des passagers à bord d’un paquebot. Ils avaient chacun une cabine confortable et prenaient leurs repas avec le Commandant.

Le bateau de ravitaillement arrêtait aux différents phares, où l’on déposait les provisions de bouche, le charbon, les habits, les armes, etc., puis au bout d’un an, de deux ans, selon la distance du phare, le bateau revenait renouveler les approvisionnements.

Le « Phare des glaces » venait d’être construit et, comme il était situé — nous l’avons dit déjà — au-delà du 65ème parallèle nord, ceux qui s’y rendaient devaient être résignés à y demeurer trois ans, sans secours du dehors.

Ce « Phare des glaces » devait rendre d’inappréciables services, avait pensé le Gouvernement, à la Cie de la Baie d’Hudson, sans compter les hardis explorateurs qui, déjà, à l’époque où se passent les péripéties de ce récit, étaient nombreux dans les régions hyperboréennes.

Claire prit possession de sa cabine et ne la quitta pas avant l’heure du souper. Quand la cloche du bord appela les gardiens à table, Claire se rendit à la salle à manger et s’assit sur le siège fixe qu’on lui désigna. Ce siège était à l’une des extrémités de la table, en face de celui du Commandant.

La porte s’ouvre et le Commandant entre. Il salue les passagers et échange quelques mots avec chacun. Arrivé à Claire, il fait un mouvement de surprise, qui, d’ailleurs, passe inaperçu. Mais Claire !… Elle a reconnu dans le Comman-