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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/79

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la gardienne du phare

second fanal et descendit l’escalier en spirale, fermant la trappe derrière elle.

Claire et Zilumah descendirent jusqu’à la cave. Elles se jetèrent sur les poches de copeaux et, la main dans la main, écoutèrent le bruit sinistre des glaces attaquant le phare. À six heures du matin, tout bruit cessa.

Zilumah se mit à inspecter la nouvelle demeure. Elle fit une grande découverte : dans un coin, elle aperçut un baril d’huile. Sans doute, en déchargeant le bateau de ravitaillement, un des matelots aurait, par maladresse, déposé là ce baril. C’était une chance inespérée pour les captives. l’Esquimale remplit le poêle et bientôt, une température supportable régna dans la pièce.

CHAPITRE XXIX.

Le couloir et l’eau potable.

Aussitôt que tout bruit eut cessé, Zilumah, — qui semblait avoir pris le commandement de ce qui restait du « phare des glaces » — dit à Claire :

— « Il est une chose que nous allons faire sans perdre de temps. Vous comprenez, Claire, nous sommes emprisonnées dans des monceaux de glace et l’air respirable finirait par nous manquer. Nous allons donc percer une sorte de couloir perpendiculaire par lequel l’air pourra entrer librement. »

Après s’être orientée, l’Esquimale ouvrit une des petites fenêtres placée très haut et près du plafond. Les glaces venant du Nord, il fallait percer l’entonnoir du côté Sud. Là, la glace serait opaque aussi, sans doute ; mais moins que du côté Nord, assurément. Une barre de fer de dix pieds de long à peu près, que Zilumah découvrit, servirait à cette besogne. Dure besogne assurément !!… Quand Zilumah attaqua la masse glacée, la barre de fer rebondit et rebondit sans vouloir y pénétrer ; mais elle fit chauffer une des extrémités de la barre, qui était effilée, puis elle l’appliqua à la glace. Aussitôt un grésillement se fit entendre ; la barre de fer pénétrait dans la glace.