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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/82

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la gardienne du phare

— « S’il s’agit d’un autre couloir à percer, Zilumah, je t’avertis que je ne m’en sens pas la force, encore moins le courage, je te l’assure. »

— « Non, non, nous avons quelque chose de plus agréable à faire aujourd’hui ; il s’agit de mettre un peu d’ordre dans notre nouvelle demeure. »

— « À quoi sert ! » s’écria Claire.

— « Vous allez m’aider, n’est-ce pas, Claire, à descendre du deuxième étage du rez-de-chaussée les objets que j’y ai entassés ? Nous les jetterons dans des tapis et des couvertures et les descendrons ici. Puisque nous devons vivre ici pour quelque temps, nous allons embellir notre demeure, autant possible. »

— « Notre cave » rectifia Claire. « Ô Zilumah, qu’allons-nous devenir !! »

— « Allons, allons, chère Claire, mettons-nous à la besogne, voulez-vous ? »

Quand tous les objets furent rendus dans la cave, Zilumah se mit en frais de confectionner des meubles. Une grande caisse à marchandises fut convertie en armoire. Zilumah la mit debout, elle y posa des tablettes et, dans cette armoire, elle plaça la vaisselle et la batterie de cuisine. D’une autre caisse, elle fit une sorte de chiffonnier, devant servir, en même temps de lavabo. Sur une tablette qu’elle ajouta à l’intérieur, furent déposés peignes, brosses et serviettes. Deux grandes caisses furent clouées ensemble, dos à dos et munies de tablettes. Cette charpente fut placée au centre de la chambre et recouverte d’un tapis de table ; table commode, servant d’armoire en même temps.

Quand tout fut terminé, vers les cinq heures du soir, voici l’aspect que présentait la nouvelle résidence : du côté nord, l’armoire à vaisselle, et le lavabo, du côté sud, sous la fenêtre formant le couloir d’aérage, les poches de copeaux, alignées quatre par quatre et recouvertes de couvertures de lits, faisant une couchette assez confortable. Au centre de la chambre, la table recouverte d’un tapis rouge, chaque côté de cette table, les deux chaises berçantes — cadeau d’Hervé —