Aller au contenu

Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
88
la gardienne du phare

« Comtesse, » lui dit-il, « vous m’avez fait l’honneur de me présenter à cette jeune fille ; mais je n’ai pas bien saisi son nom… »

— « Elle se nomme Zilumah, Prince, » répondit Claire.

— « Zilumah ?… Mais, ce n’est qu’un prénom… »

— « Elle n’a pas d’autre nom. Elle est notre pupille et ma meilleure amie… Zilumah est une Esquimale. »

— « Une Esquimale !… Cette exquise jeune fille !  !… »

Le Prince Russe était épris de Zilumah. Il se dit que ce serait très original d’épouser une Esquimale… d’en faire une princesse russe… Il est vrai que l’Esquimale était plus civilisée que bien des femmes de son pays, la Russie…

Car Hervé et Claire, aussitôt après leur mariage, avaient donné à Zilumah des maîtres de français, de musique, de chant, de peinture, de danse etc.,  etc. l’Esquimale était douée d’une intelligence bien rare, chez sa race et elle devint bientôt très accomplie… et aussi, très admirée.

Le prince Russe fit à Zilumah une cour assidue puis un jour, il lui offrit sa main, son cœur et son nom. Zilumah refusa. Elle ne voulait pas se marier pour le moment ; elle était heureuse avec Claire, qui l’aimait comme une sœur, et Hervé qui était parfait pour elle. Mais surtout le petit Vicomte Ivery d’Arles, son filleul, la retenait au château de ses bras mignons, blancs et potelés… Sans doute, le cœur de Zilumah parlerait un jour et elle deviendrait, à son tour, épouse et mère ; en attendant, elle était tout à fait heureuse au château l’Arles et les habitants du château n’auraient pas aimé se séparer d’elle.

Ainsi nous quittons ceux que nous avons suivis dans les épreuves et les malheurs… Ils sont tous parfaitement heureux et le bonheur n’a pas d’histoire.

FIN.