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NÉMOVILLE.

Occupés de la manœuvre, les deux amis ne s’inquiétaient pas du prisonnier, qu’ils croyaient dans l’impossibilité de s’échapper, mais bientôt le bruit d’un corps tombant à la mer attira leur attention, et se retournant, ils virent avec dépit, que le misérable avait réussi à défaire ses liens et à sauter à la mer. Ils l’aperçurent qui nageait à quelque distance. Mais il n’alla pas loin, car un des hommes qui étaient dans le canot qui suivait celui où se trouvait le gouverneur, avait vu le mouvement du prisonnier, et se dirigeant aussitôt vers lui, il l’assomma d’un coup d’aviron. Le misérable enfonça pour ne plus reparaître.

La mission des justiciers était donc finie. Ils revinrent à Némoville et racontèrent à l’abbé Bernard ce qui s’était passé. Il se contenta de murmurer : « Que Dieu ait pitié de son âme. »

Némoville reprit son aspect accoutumé, pour quelque temps ; mais on ne pouvait pas oublier les deux bien-aimées qui avaient été ravies à l’affection de l’époux et du fiancé, et Roger et Paul ne pouvaient croire que le bonheur était à jamais perdu. Ils résolurent de consacrer une grande partie de leur temps à rechercher Gaétane et Jeanne, tant qu’ils n’auraient pas la preuve de l’inutilité de leurs recherches.