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NÉMOVILLE.

CHAPITRE XXII.


LE ROCHER PERDU.


Nous avons laissé Gaétane et Jeanne au moment où leur sous-marin immobilisé, lentement s’emplissait d’eau ; les deux femmes se désespéraient ; cette fois ce n’était plus pour elles qu’une question de quelques minutes pour voir la mort les envelopper de son froid manteau.

Les vagues berçaient encore le vaisseau, elles le soulevaient un instant puis semblaient jouer cruellement avec cette épave, avant de l’engloutir au fond de la mer. Tout à coup, une vague plus forte et plus rageuse que les autres prit le sous-marin en arrière et d’une seule poussée, le jeta sur le rocher, qui n’était qu’à une faible distance. Pour les deux femmes cela fut le salut.

Le sous-marin accroché au rocher, qui venait d’achever de l’ouvrir, restait immobile ; il semblait soudé à la roche. Les deux femmes s’empressèrent de débarquer sur la grève rocheuse, et elles constatèrent qu’elles se trouvaient sur un rocher plat, de peu d’étendue, sur