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Page:Lacerte - Némoville, 1917.djvu/21

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NÉMOVILLE

CHAPITRE IV.


UNE GRANDE DÉCOUVERTE


Roger et Paul s’attardèrent à leur déjeuner, le lendemain matin ; ils se concertaient, essayaient d’ébaucher des plans d’évasion, dont ils sentaient l’inutilité. Ils avaient la conviction que les naufragés du « Queen of the Waves » étaient voués à une mort certaine, sur ce rocher désert. Hélas ! la vie ne les avait pas traités en enfants gâtés, jusqu’à ce jour, mais ils l’aimaient quand même, cette marâtre, et ils se promirent, avec toute l’énergie de leur vingt ans, de trouver un moyen de s’arracher au sort horrible qui les guettait.

Avant de retourner au campement, ils voulurent explorer davantage les bords de la mer. Et, malgré les pensées tragiques qui assombrissaient leur esprit, ils subissaient le charme attirant de cette nature grandiose et terrible. Cette limpidité de l’eau était si extraordinaire qu’ils croyaient être le jouet d’une illusion. Tout à coup, Roger posa la main sur le bras de Paul :