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NÉMOVILLE

CHAPITRE V.


MORTE MORIERIS.


Nous avons laissé l’abbé Bernard au chevet d’un mourant. Tout d’abord, le prêtre s’était cru seul avec le moribond ; mais bientôt, il aperçut un jeune homme assis auprès du lit. Celui-ci se leva et salua le prêtre :

— « Monsieur l’abbé Bernard, sans doute », demanda-t-il. Et, sur un signe affirmatif, il continua : « Je suis le docteur Desmarais, et cet homme est mon patient. Hélas ! je n’ai pu lui sauver la vie. Il va mourir. »

— « Il n’appartient qu’à Dieu de donner la vie ou de la reprendre », répondit le prêtre. Puis, il s’approcha du lit.

Le malade semblait dormir. L’abbé posa sa main sur le front du moribond, et celui-ci ouvrit les yeux. Il parut à la fois surpris et soulagé de voir le prêtre. Celui-ci fit signe au médecin de quitter la chambre, puis il s’assit auprès du malade, lui disant doucement des paroles d’encouragement et de consolation.