Page:Lacerte - Némoville, 1917.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
NÉMOVILLE

que je ferai le sacrifice de me séparer d’elle, car je l’aime beaucoup, pour tout le bien qu’elle m’a fait, depuis que je suis ici. »

— « Et vous faites bien, mon enfant, l’oisiveté est une mauvaise chose. Je vais m’occuper de vous trouver un emploi immédiatement. »

— « Merci », dit Gaétane avec effusion en se levant pour prendre congé.

— « Je croyais que votre nom était Durand », lui dit le prêtre, en la retenant un instant. « C’est Roger qui m’a détrompé, hier soir », ajouta l’abbé. Au nom de Roger, la jeune fille rougit violemment, et le prêtre le remarqua.

— « Bon, bon ! pensa-t-il l’amour aurait-il fait une victime de cette enfant candide ! »

— « Le nom de Laurent est celui de mon père adoptif, reprit Gaétane ; je ne me connais pas d’autre famille. Pourtant j’avais cinq ou six ans, lorsque le capitaine Laurent m’adopta, et je me souviens vaguement de mon enfance, avant cette époque. Je me souviens d’avoir vu ma mère sur son lit de mort, et tenez, je n’ai pu oublier ses traits, car voici son image que je porte à mon cou. » En disant cela, elle mon-