Page:Lacerte - Némoville, 1917.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
92
NÉMOVILLE.

Le docteur Desmarais prit congé à son tour. Un sourire méchant courbait sa lèvre. Dans le corridor, il tendit le poing du côté où allaient le deux femmes : « Les cloches de Némoville sonneront dans deux jours, non pour annoncer des épousailles ; elles sonneront un glas, jolie dédaigneuse. » Le visage du médecin était horrible à ce moment, et si celle à qui s’adressait sa menace eût pu l’apercevoir, elle aurait tremblé.


Gaétane et Jeanne s’en allèrent à l’hôpital, où elles demeurèrent avec le docteur de Chantal jusqu’à neuf heures, puis elles regagnèrent leur demeure et, vers onze heures, elles se mirent au lit.


À minuit, tout Némoville semblait dormir.


Ce fut à ce moment qu’une ombre surgit, dans le corridor qui reliait la demeure du docteur de Chantal avec l’hôpital, et se faufila dans le sous-marin où reposaient les deux femmes. Cette ombre sinistre, c’était le docteur Desmarais. Il resta un quart d’heure dans le compartiment des machines, et ressortit en murmurant : « Monsieur le gouverneur, votre belle fiancée appartient maintenant au trépas. »