CHAPITRE XIX.
UN TERRIBLE RÉVEIL.
Gaétane et Jeanne ayant veillé assez tard, n’avaient pas tardé à s’endormir. Gaétane avait repris chez le médecin la chambre qu’elle occupait quand elle y demeurait. On continuait d’appeler cette pièce « la chambre de Gaétane. »
Vers les deux heures du matin, la jeune fille s’éveilla en sursaut ; elle venait de rêver que Roger courrait un danger, et qu’elle essayait de le sauver, sans pouvoir y parvenir.
« Quel rêve ! » se dit-elle, et elle essaya de se rendormir. Elle sentit alors la trépidation du bateau, qui annonçait qu’il était en marche. Elle s’étonna de cette singularité ; pourquoi ne les avait-on pas prévenues, elle et son amie, que Némoville devait se déplacer cette nuit ?… Un peu inquiète, elle se leva et regarda l’heure à sa montre ; il n’était que deux heures du matin. Il n’était pas encore arrivé aux habitants de Némoville de voyager ainsi à l’improviste, depuis que Gaétane habitait parmi eux ; mais elle ne connaissait pas les habitudes des Némovil-