Page:Lachèvre - Le Procès du poète Théophile de Viau, t. 1, 1909.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
220
LA CENSURE DE FR. OGIER, OCTOBRE 1623

Ogier dans son épître « Aux révérends Pères de la Compagnie de Jésus » qualifie la « Doctrine curieuse » de cloaque d’impiété, sentine de profanations, ramas de bouffonneries et de contes facétieux, satyre de malignité et de médisance contre infinis gens de bien et de mérite. Toute la « Censure » est sur ce ton. Elle est divisée en treize chapitres :

I. Rhétorique de Garasse ; II. Contes facétieux de Garasse ; III. Bibliothèque de Garasse ; IIII. Stile bouffon nesque de Garasse ; V. Stile pédantesque de Garasse ; VI. Garasse pédant ; MI. Subtilité d’esprit de Garasse : VIII. Deux plaisantes preuves de Garasse ; IX. Insigne fausseté en l’allégation de G. Fabricius ; X. Profanations de Garasse ; XI. Malignité de Garasse ; XII. Mesdisance de Garasse ; XIII. Ignorances et rnécontcs ridicules de Garasse.

La table des chapitres est précédée d’un « Jugement du livre de la Doctrine curieuse de François Garasse. Extraict de la lettre de L. R. L, » :

« Vous me demandez le jugement que je fais de François Garasse et de son Livre. Quant à luy, c’est un esprit follastre et bouffon, et qui n’a point de jugement ; un homme qui s’attache indifféremment à tout ce qu’il lit bon ou mauvais, et le met en œuvre comme il peut, grotesquement, avec des contes, la pluspart meschans et ridicules. Au reste convicieux par tout. Et malœ llnguœ, mesme en louant, et qui traicte les choses graves et sérieuses fallottement, et en termes de Cabaretier d’honneur, comme il parle, ou de Charlatan : Ramasse tout ce qu’il y a d’ordure et de boue, et ne craint point d’en patrouiller son Livre, ou plustot son pot pourry, jusqu’à y mettre contre soy-mesme, l’alliance de deux synonymes convertibles, Jésuite et Assassin, ce qu’un homme de jugement n’eust pas réveillé. Rref, à voir ce qu’il escrit, il joùeroit mieux en une farce, le personnage de Jean Farine, qu’il cognoist et duquel il honore son Livre, qu’il ne fait celuv de Docteur, en matière de sçavoir. Pour le regard de son