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xiv
de la fable

heureusement saisi entre la nature extérieure à l’Humanité et l’Humanité elle-même.

LUI.

Et vous me croyez convaincu par un pareil exemple ! Oh ! que nous sommes loin de nous entendre !

En premier lieu, vous avez beau dire, il m’est impossible de voir dans vos prétendus apologues sans drame, sans action, de véritables fables ; et je m’étonne que vous n’ayez pas même un scrupule sur l’assimilation que vous faites. Ne confondez-vous pas l’Apologue avec ce qu’on nomme des Paraboles ? En second lieu, je vous défie, dans le plus grand nombre de cas, de me montrer comment la Nature a inspiré directement les fictions que nous appelons des Fables. Tout le monde y voit des fictions, personne n’y voit la Nature. Il n’y a que les détails qui soient pris à la Nature : la fiction appartient au poète. Les fables sont des fictions, ce ne sont pas des leçons d’histoire naturelle. Si je comprends votre théorie, elle est précisément à l’inverse de ce que l’on dit ordinairement. En effet, tout le momie considère l’Apologue comme une pure fiction, tandis que vous regardez l’Apologue comme ayant un fondement dans la Nature.

MOI.

Oui, un fondement très réel, très véritable dans la Nature.

LUI.

Ou dit encore que la Fable est née en Orient du be-