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LIVRE VIII.




XXII



L’ÉPERVIER ET LES COLOMBES.



« Ma race, disait l’épervier,
Des colombes est abhorrée ;
Chacune obstinément dans son trou retirée…
Eh bien, jouons de ruse avec le colombier.
Mesdames, désormais je prêche l’abstinence ;
Vive l’eau claire et le maïs !
Je déteste le sang ; je parcours le pays,
Contre vos oppresseurs étalant ma vaillance.
Quelques milans goutteux, par ma griffe abattus,
Témoignent hautement du zèle qui m’enflamme ;
Enfin, pour prix de mes vertus,
J’obtiens l’une de vous, la plus belle, pour femme.
En bon parent, en bon voisin,
Sans nul soupçon, vers ma demeure,
On s’en vient visiter la sœur et le cousin :
Moi, fraternellement, je vous croque sur l’heure.