Page:Lachaud - Histoire d'un manifeste, 1883.djvu/53

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Vous assistez à des crises continuelles qui atteignent le chef de l’État, les ministres et les Chambres.

L’expérience de la République parlementaire, poursuivie depuis douze années, est complète.

Vous n’avez pas de gouvernement.

Le mal réside dans la constitution qui met le pays à la discrétion de huit cents sénateurs et députés.

Des fautes avaient été commises dans le passé. Pourquoi les aggraver au lieu d’y trouver des enseignements ?

L’armée, base de notre grandeur et de notre sécurité, est livrée à l’outrecuidance d’hommes incompétents. Ils dissertent depuis dix ans sur sa réorganisation et en sont réduits, après des tâtonnements qui ruinent l’esprit militaire, à chercher encore une bonne loi de recrutement.

L’Administration est discréditée. Les fonctionnaires sont les esclaves des intérêts électoraux les plus mesquins.

Exploiter le pays, ce n’est pas l’administrer.

La magistrature, menacée dans le principe de son indépendance, semble perdre tous les jours, avec la sécurité à laquelle elle a droit, le sentiment de sa mission.

Nos finances sont dilapidées.

Les impôts, lourds et mal répartis, sont maintenus dans un fatal esprit de routine qui met obstacle à tout progrès.

Il est en effet plus facile d’emprunter que de réformer.

Les dépenses s’accroissent sans raison.