Page:Laclos - De l’éducation des femmes, éd. Champion, 1903.djvu/76

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Ne pouvons-nous pas dire maintenant avec M. de Voltaire, mais par une application différente : « Le grand deffaut de tous ces livres à paradoxe n’est-il pas de supposer toujours la nature autrement qu’elle n’est ? »

Résumons-nous. Nous avons vû qu’il n’est pas prouvé que l’état que nous appelons de nature n’existe point ; qu’il est impossible de prouver qu’il n’a jamais existé ; que loin d’être invraisemblable on ne peut l’attaquer que par des suppositions gratuites ou des assertions téméraires. Nous avons donc été fondé à le considérer comme le point d’où les femmes étoient parties ; nous allons examiner à présent quels, et combien de changements, les institutions sociales leur ont fait éprouver.