jet ; on peut observer, en les considérant, que lorsque les figures qu’ils ont produites sont rigoureusement régulières, nous disons bien qu’elles sont belles, et en cela nous nous soumettons à la convention reçüe ; mais jamais elles ne nous plaisent ; jamais elles ne sont la figure que nous désirerions ; nous leur trouvons par exemple le caractère de Junon, parce que la reine des dieux présente à notre imagination une idée vague de perfection ; jamais celui de Vénus, parce que la mère des amours fait naître en nous l’idée d’un plaisir que nous connoissons et que cette figure que nous disons belle ne nous le rappelle pourtant pas. Icy s’éclaircit facilement cette phrase citée plus haut : telle femme est belle mais elle ne me plaît pas. On entend alors ou que la figure de cette femme est suivant les conventions reçues, ou que l’on croit que sa figure rappellera à plusieurs l’idée des plaisirs qu’ils ont goûtés, bien qu’elles ne produise pas cet effet sur nous. Si l’on veut se convaincre à la fois que la beauté n’agit en effet qu’en rappelant l’idée du plaisir et que l’agrément de la figure ne consiste que dans l’assemblage des traits que nous avons le plus l’habitude de voir, il suffit de changer de lieux ; transportez, par exemple, un François en Guinée ; il sera d’abord rebuté de la figure des négresses, parce que leurs traits étrangers pour lui ne lui rappeleront aucun souvenir voluptueux ; dès que, par habitude, il cesse d’être choqué, il retrouve d’abord et préfère la fraîcheur, la taille et la force, qui partout constituent la beauté et, s’il fait alors quelque attention à la figure,
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