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52 les Liaisons

Mlle de Volanges. C’est bien de toute mon âme que je lui souhaite une félicité dont je ne doute pas qu’elle ne soit digne, & sur laquelle je m’en rapporte bien à votre prudence. Je ne connais point M. le comte de Gercourt ; mais, honoré de votre choix, je ne puis prendre de lui qu’une idée très-avantageuse. Je me borne, Madame, à souhaiter à ce mariage un succès aussi heureux qu’au mien, qui est pareillement votre ouvrage & pour lequel chaque jour ajoute à ma reconnoissance. Que le bonheur de mademoiselle votre fille soit la récompense de celui que vous m’avez procuré ; & puisse la meilleure des amies être aussi la plus heureuse des mères !

Je suis vraiment peinée de ne pouvoir vous offrir de vive voix l’hommage de ce vœu sincère, & faire, aussitôt que je le désirerois, connaissance avec Mlle de Volanges. Après avoir éprouvé vos bontés vraiment maternelles, j’ai droit d’espérer d’elle l’amitié