avec celui de Marot, & que cet examen se fît
avec quelque discussion grammaticale ; on verroit
que ce sont des styles bien différents. Mais la plus
grande partie de ceux qui affectent cette maniere
d’écrire, n’ont en vue que la facilité qu’elle leur
offre, en leur permettant d’employer ou de retrancher
les articles, d’adopter les mots suivant le besoin,
& de se servir du terme antique, lorsque
le moderne ne se prête pas a la mesure. A la suite
d’un vers purement marotique, on en trouve souvent
dont l’expression moderne va jusqu’au précieux ; les exemples ne me manqueroient pas : ainsi
on peut toujours douter du talent de ceux qui se
servent de ce style, à moins qu’ils n’aient fait voir
par d’autres ouvrages également purs, faciles &
élégants, qu’ils sont capables d’en employer un autre.
En examinant les révolutions & les progrès de la langue françoise, on n’a pas cru devoir rapporter un plus grand nombre d’exemples de ses différents âges. On n’a pas eu dessein de donner une liste des auteurs en tout genre, qui ont écrit dans notre vieux style ; un plus grand nombre eût été inutile à mon objet : plusieurs contemporains n’auroient pas fourni une différence sensible de langage. C’est pour cela qu’on a cru devoir en